S’il existe un signe certain pour juger de l’affluence touristique à Corte, c’est bien la Vieille Ville. Actuellement, il est évident que les touristes ont abandonné ce lieu emblématique. Beaucoup considèrent cette baisse de fréquentation comme la première conséquence directe du désastre survenu dans la vallée de la Restonica.
Bien que les données précises sur la fréquentation touristique à Corte ne soient pas encore disponibles via l’office de tourisme Centru di Corsica, une simple balade dans les ruelles de la vieille ville ou une pause sur la terrasse d’un café suffisent pour constater une baisse alarmante de visiteurs. Cette diminution est particulièrement notable comparée aux années précédentes, dans un secteur qui englobe des sites d’intérêt tels que la Maison Arrighi de Casanova, la Maison Gaffory, le Palazzu Naziunale, le Musée de la Corse, le Nid d’Aigle, et le belvédère. Francky Simeoni, le gérant du bar de la Haute Ville, mentionne : « La clientèle locale reste fidèle, mais les touristes se font rares. Il semble que la crise économique affecte considérablement leur budget de vacances. La situation actuelle est sans précédent, et nous espérons une amélioration notable dès le mois d’août et durant l’arrière-saison. Les soirées avec spectacles musicaux attirent un peu plus de monde, mais autrement, nous ne sommes pas souvent débordés. »
L’épicier situé entre les deux places principales mentionne que si les weekends prolongés de mai ont été satisfaisants, juin et juillet ont marqué un net recul, attribuable à un budget vacances serré chez les touristes qui, moins nombreux, ne s’attardent pas. Laurent Ghionga, l’épicier, ne pense pas que l’incident écologique survenu dans la vallée de la Restonica ait un gros impact sur la fréquentation, mettant plutôt en avant le coût élevé des transports. Par exemple, le voyage en TGV puis en bateau de Paris à Bastia lui a coûté, à lui et à sa femme, 520 euros pour un aller simple.
Les professionnels de Corte soulignent unanimement cette problématique des coûts de transport entre le Continent et la Corse comme un frein majeur. Jean-François Sialelli, propriétaire du restaurant U Campanile, pointe aussi du doigt l’impact de la catastrophe écologique de la Restonica, soulignant que l’attrait des randonnées et des sites locaux n’a pas été suffisamment valorisé. Auparavant, des familles entières venaient de toute la Corse, mais aujourd’hui, la nécessité de marcher plus de deux heures dissuade de nombreux visiteurs. Il craint que la situation se détériore davantage dans les années à venir.
Néanmoins, la tenue du Restonica Trail ce mois de juillet a été saluée par tous les professionnels, ce rendez-vous étant perçu comme un moment fort de fréquentation touristique. Les professionnels expriment le souhait de voir organiser plus régulièrement des événements similaires.
Pour conclure, malgré un léger regain d’activité observé ces derniers jours, la saison touristique à Corte reste globalement décevante, d’après Jean-François Sialelli, sans compenser la faiblesse des mois de juin et juillet.