GR20 - Randonnée Corse : le Guide Complet

Le GR20 : La Grande Randonnée de Corse
Réputée pour être la randonnée la plus difficile d'Europe, le GR20 se mérite. Suivez le guide !
0 km
De Calenzana à Conca
0
Etapes
10000 m
De dénivelé positif
0 h25
Record de Lambert Santelli

Réussir son GR20

Le GR20 : La Grande Randonnée de Corse

Connue pour la beauté de son littoral et de ses plages, la Corse offre également un vaste « terrain de jeu » pour tous les amoureux du trek.

Du littoral escarpé à la haute montagne rocheuse, vous vous laisserez surprendre par la variété des paysages et des reliefs insulaires. Il y en a pour tous les goûts, depuis le randonneur amateur jusqu’au fondu de raids extrêmes.

Une multitude de sentiers vous permettent de découvrir ce riche potentiel : Mare a Mare (nord, centre et sud), Mare e Monti (nord et sud), et bien sûr le mythique GR20, réputé comme étant le plus difficile GR d’Europe.

Chacun apporte ses plaisirs : baignade en rivière, arrivée sur une plage, parcours ombragé dans le maquis ou exposé en montagne, traversée de villages typiques, nuit en refuge, isolement, etc.

A qui s’adresse le GR20 ?

Très médiatisé, le GR20 suscite beaucoup de convoitises ! De plus en plus de randonneurs tentent l’aventure tous les ans, certains avec joie, d’autres avec regrets…

Une chose est sûre, cette randonnée ne doit pas être sous-estimée. Elle n’est comparable à aucune autre, et il faut accepter de considérer cette randonnée comme « sérieuse ».

Si vous pensez venir randonner en Corse pour vivre des vacances tranquilles et confortables, préférez d’autres circuits, plus abordables et offrant plus de possibilités de « farniente ».
Si vous aimez l’effort physique, les dénivelés, les hébergements « rustiques », les pierriers, les pentes raides et que vous n’avez pas le vertige, alors le GR20 peut satisfaire vos envies de randonnées !

Choisir de faire le GR20, c’est donc choisir de s’y préparer physiquement, éventuellement d’investir dans du bon matériel, et d’organiser son séjour avec rigueur et souplesse à la fois. De la rigueur car chaque étape s’étudie à l’avance (analyse des dénivelés cumulés, du temps de marche, réservation des refuges, etc.), mais aussi de la souplesse car vous devez adapter votre progression aux conditions du moment (météo, fatigue, douleurs…).
Aussi, il est préférable de prévoir une marge de sécurité (+2/3j) sur la durée de votre séjour, pour s’autoriser des pauses en cas de « coup dur », ou tout simplement pour profiter un peu plus longtemps d’un endroits où vous vous sentez bien (refuge, gîte, bergeries…).

Le GR20, aussi difficile soit-il, doit rester un plaisir et non une fin en soi.

Niveau et expérience requis

Le GR 20 doit sa réputation internationale à sa difficulté. Celle-ci est réelle et ne doit pas être sous-estimée.

Cependant ce circuit n’est pas réservé à une élite. Il s’adressent aux randonneurs expérimentés, en bonne condition physique et habitués aux terrains rocailleux. Les personnes qui ont moins l’habitude de la randonnée mais qui pratiquent régulièrement une activité sportive de fond  peuvent aussi y prétendre.
Le gr 20 est un sentier très exigeant.

Le terrain est presque toujours minéral, très irrégulier et « cassant » ; par conséquent les descentes ne sont pas le moment de récupération espéré. Elles demandent certes moins d’effort physique que les montées mais nécessitent une concentration importante.

Le GR20 Sud est un peu moins technique que le GR 20 Nord, les dénivelés moyens y sont un peu inférieurs et le caractère minéral légèrement moins prononcé. 

Dans tous les cas, nous ne pouvons que recommander l’utilisation d’un guide professionnel de montagne pour réussir son GR20 en toute sécurité.

GR20 : la préparation physique

Une préparation physique à la hauteur du circuit que vous envisagez est indispensable pour profiter au mieux de votre semaine de randonnée sur l’île.
Une expérience de trek sur plusieurs jours consécutifs est fortement requise. Même si certaines portions du GR sont plus « roulantes », votre organisme sera sollicité sans discontinuer.
La difficulté de la progression est liée à un double facteur :

  • Le type de terrain : majoritairement granitique, souvent dégradé et instable, il voit se succéder dalles rocheuses, éboulis, pentes raides…
  • Des dénivelés cumulés importants : la montagne corse présente un relief très alpin, même à des altitudes modérées. Les montées et descentes sont souvent raides et in

La difficulté technique est plus marquée sur la partie Nord du GR20.

Le GR20 : Chiffres & Historique

La montagne corse a ses propres spécificités. « Une montagne dans la mer, sans doute, mais une vraie montagne » écrivait Michel Fabrikant, chargé d’étudier en 1970 la faisabilité d’un grand itinéraire d’altitude, qui deviendra en 1972 le mythique GR20. Ne sous-estimez donc pas ses difficultés.

Si les altitudes restent modeste (point culminant à 2706m), la montagne corse présente souvent les caractéristiques de la haute montagne (les glaciers en moins) : terrain très rocheux et escarpé, forts dénivelés, climat instable, etc.

Quelques chiffres…

  • 15 étapes, 15 jours de marche (Attention : 1 étape supplémentaire à partir de 2012)
  • 200 km
  • 14 500m de dénivelés positifs
  • 14 refuges

Pourquoi le GR « 20 » ?

La numérotation des sentiers de grande randonnée s’est faite en partant de Paris en suivant les grands fleuves et les grandes traversées : du GR1 (le tour de l’île de France), au GR10 (la traversée des Pyrénées).

Les numérotations suivent une logique de « déclinaison » : par exemple tous les GR rattachés au GR 2 se dénomment GR 21, GR 22, GR 23, etc. Le GR 20 n’existait donc pas…

Le chiffre 20 s’est aussi le numéro de département historique de la corse (à l’époque ou la Corse était un des départements de la grande région PACA-Corse).

  • Son autre nom « Fra li Monti » (« à travers les montagnes ») était le premier nom du topo-guide du Parc Naturel Régional de Corse de 1972. Le nom de GR 20 reste le plus usité.

Du « Guide des montagnes corses » à l’actuel GR20 !

  • Les prémices

Pourquoi cet itinéraire à travers la montagne corse ?

On le doit à l’un des fondateurs du Comité National des Sentiers de Grandes Randonnées (CNSGR, future Fédération Française de Randonnée Pédestre) , Jean Loiseau, qui publie en 1938 ses « Itinéraires de la Corse« . Il préfigue ce que sera le futur GR 20 dans la plupart des vallées.

Dans les années 60, Michel Fabrikant publie une série de « Topo-guides de l’alpinisme et du randonneur en Corse« . Lui qui fut pourtant officier de marine, était un grand féru d’escalade et de randonnée. Parmis ces topo, celui intitulé « La Haute Route Corse » reprend en grande partie les itinéraires de Jean Loiseau et ajoute des liaisons entre les vallées. La traversée de la Corse par les crêtes est née !

  • La concrétisation

En 1968, Guy Degos (ingénieur des Eaux et Forêt) est directeur départemental de l’agriculture, et est notamment en charge de l’aménagement rural et de la lutte contre la désertification. Il lance une étude avec l’appui du CNSGR pour la réalisation d’un sentier de randonnée qui traverserait l’île en suivant au plus près la ligne de partage des eaux. Il l’a confie naturellement à Michel Fabrikant !

Le Parc naturel Régional de Corse nait en juillet 1969. Pleinement concerné par cet itinéraire qui le traverse en plein coeur, il accepte l’étude et décide d’en assurer la mise en oeuvre.

Michel Fabrikant et quelques bénévoles balisent l’itinéraire en 1970. Le Parc Naturel le reprend et le complète en 1972.

  • Le développement

Depuis 40 ans, le parcours entre Calenzana et Conca a été amélioré au fur et à mesure, en général afin de mieux équilibrer les étapes (une étape a été d’ailleurs été récemment rajoutée, en 2011). L’itinéraire qui faisait 180 kilomètres initialement, en fait 200 aujourd’hui.

Le Parc assure depuis 1972 la gestion du GR 20 dans son intégralité : balisage, entretien, aménagement, hébergements (refuges).
Les premiers refuges seront celui de Petra Piana (toujours existant) et celui de Campiglione (aujourd’hui disparu) : deux chalets en bois à toits pentus. Les autres refuges seront plus dans le « style corse » : en pierre.
A la fin des année 1970, la plupart des refuges sont achevés. Il ne restait plus qu’à développer la randonnée en Corse, à côté d’un développement principalement axé sur le tourisme littoral.